Ce que nous réserve le monde en 2012…
- Nouvel An chinois
Le 23 janvier, les Chinois amorceront dans leur nouvelle année. 2012 sera placée sous le signe du dragon. Quinze jours de célébrations sont prévus.
- Les 60 ans du règne d’Elizabeth II
Quand la princesse Elizabeth est devenue reine du Royaume-Uni, le 6 février 1952, à la suite du décès de son père, son pays était un empire qui contrôlait une bonne partie du monde. Soixante ans plus tard, l’empire est mort. Le Royaume-Uni n’est qu’un membre parmi d’autres de l’Union européenne. La reine, toutefois, demeure fort populaire chez elle. Son pays célébrera en grand le 60e anniversaire de son accession au trône.
- Poutine en voie d’être réélu
Le 4 mars, Vladimir Poutine devrait sans peine redevenir président de la Russie. Poutine devrait survoler le processus. Son protégé et actuel président, Dimitri Medvedev, devrait rester à ses côtés en assumant le rôle de premier ministre.
- 100 ans après le naufrage
Le 10 avril 1912, le Titanic quittait le port de Southampton en direction de New York pour son voyage inaugural. La suite fait désormais partie de l’histoire. Le paquebot géant, jugé insubmersible, frappe un iceberg et coule. Près de 1 500 des 2 200 passagers périssent. Le 14 avril 2012 marquera donc le 100e anniversaire de la tragédie. Des bateaux de croisière amèneront des passagers sur les lieux du naufrage et de nombreuses activités sont prévues au Royaume-Uni et dans les provinces maritimes canadiennes.
- La fête européenne du soccer
Le 8 juin, les 16 meilleures nations du ballon rond en Europe croiseront le fer durant l’Euro 2012, qui sera présenté en Pologne et en Ukraine. Avec un peu de chance, les deux pays hôtes seront prêts à temps! Devant la lenteur des préparatifs, on a même menacé de déménager le championnat en Allemagne.
- Les Jeux d’été
De son côté, Londres est tout à fait prête à accueillir le monde pour les Jeux olympiques d’été. À partir du 27 juillet, la capitale britannique sera l’hôte de l’événement pour une troisième fois (une première). Les organisateurs sont déjà bien en avance sur leur échéancier.
- Qui affrontera Obama?
Qui représentera le Parti républicain à la présidentielle américaine? Ça ne sera pas Herman Cain, le candidat-surprise de la dernière année qui a abandonné la course. À leur convention, qui débute le 1er septembre, les républicains choisiront plutôt Mitt Romney ou Newt Gingrich. Deux jours plus tard, les démocrates confirmeront que Barack Obama est leur candidat.
- Élection américaine
Le 6 novembre, Barack Obama ne l’aura pas facile. Sa réélection, qui semblait dans la poche il y a quelques mois, n’est plus aussi certaine. Plusieurs Américains sont déçus par celui qui avait pourtant séduit le monde entier lors de son élection en 2008.
- La fin du monde?
Le calendrier maya prévoit-il vraiment la fin du monde le 21 décembre? Gageons que nous serons encore là pour vous indiquer ce qu’il faudra surveiller en 2013!
- Alexei Navalny
Le blogueur anti-corruption russe de 35 ans pourrait être le pire ennemi de Vladimir Poutine en cette année d’élection. Et ce, même si son nom n’apparaît pas sur les bulletins de vote.
- Razan Zaitouneh
L’avocate de 34 ans spécialisée dans les droits humains demeure un élément clé de l’opposition en Syrie, qui pourrait connaître son printemps arabe en 2012.
- Yoani Sánchez
Les Castro sont toujours à la tête de Cuba, mais la blogueuse de Génération Y, très critique envers eux, pourrait faire bouger les choses.
- François Hollande
Est-ce que le candidat socialiste pourra profiter de la faible cote de popularité de Sarko pour devenir président de la France?
- Newt Gingrich
Lorsque Métro l’a rencontré l’an dernier, il ne savait pas encore s’il allait se lancer dans la course à la présidentielle. Il est aujourd’hui en tête chez les républicains.
- Ai Weiwei
L’artiste chinois est l’épine dans le pied du gouvernement chinois et a attiré l’attention du monde entier. Le militant ne devrait pas baisser les bras de sitôt.
- Leopoldo López
Il est populaire et séduisant. Hugo Chavez a empêché l’ancien maire de Chacao de se présenter à la présidence jusqu’en 2014. López entend toutefois être de la course en 2012.
- Kim Jong-un
Kim Jong-il vient tout juste de rendre l’âme. Kim Jong-un prendra les rênes de la Corée du Nord, et bien malin celui qui peut prédire s’il marchera dans les traces de son père.
- Boris Johnson
Avant les Jeux d’été, des élections municipales ont lieu à Londres et Johnson devrait être réélu à la mairie. Il a toutefois des ambitions plus grandes : occuper le 10 Downing Street.
- Camila Vallejo
La commandante Camila est une leader rebelle très inspirante. La Chilienne de 23 ans a mené une révolte estudiantine nationale contre les frais de scolarité.
- L’équipe de Klout
Klout, une entreprise de la Silicon Valley fondée il y a deux ans, mesure votre influence en ligne. Alors que l’étoile de certains réseaux sociaux pâlit, Klout pourrait devenir le nouveau hit du web.
- Eman Al Nafjan
La révolution féminine en Arabie saoudite se prépare. La jeune doctorante et mère de trois enfants Eman Al Nafjan en discute sur son influent blogue.
Et pour l'économie.......
60-40 (rectificatif)
Nouriel Roubini, peut-être l’économiste américain le plus lucide (sinon le plus dépressif !) conclut sa dernière chronique portant sur ses prévisions économiques de 2012 en paraphrasant l’actrice Bette Davis dans Eve, « Attachez vos ceintures de sécurité, cette année ça va secouer ! »
L’ensemble des économistes, pas juste Roubini, sont inquiets. Ils n’aiment pas ce qu’ils voient autour d’eux et on dirait que seule une petite gêne les empêche de nous annoncer les pires calamités. Depuis deux semaines, j’ai entendu deux économistes hésiter tout haut entre deux scénarios pour l’année qui vient, un mauvais et un autre encore plus mauvais.
Leo Abruzzese, directeur des prévisions internationales pour The Economist Intelligence Unit (et on Karen Ward – c’est mon erreur) et Martin Coiteux, professeur agrégé au service de l’enseignement des affaires internationales à HEC-Montréal, accordent tous les deux 60 % de probabilités au mauvais scénario et 40 % à la plus mauvaise hypothèse.
60-40 pour un économiste, c’est comme un 60-40 pour un météorologue, cela veut dire dans le langage courant que les probabilités sont égales. Habituellement, les économistes donnent des probabilités de l’ordre de 80 % à leur premier scénario parce qu’ils croient vraiment que c’est celui qui a le plus de chance de se concrétiser. À 60-40, c’est qu’ils ne sont sûrs de rien.
Quel est le « moins pire » scénario, celui qui serait le plus susceptible – mais à peine – de se réaliser ?
Selon Leo Abuzzese, la meilleure hypothèse se traduira par un taux de chômage élevé, une faible demande dans les pays développés, une récession en Europe, moins de dépenses gouvernementales, une très grande volatilité des marchés, des banques sous pression qui accordent moins de prêts, une économie américaine qui montre de légers signes de vitalité et des marchés émergents résilients.
En gros, c’est un peu la continuité de la situation actuelle avec beaucoup d’inquiétudes et d’angoisses et des chefs d’État et des gouverneurs de banques centrales qui tentent à chaque jour de trouver la façon d’éviter le pire.
Le pire, c’est le deuxième scénario. La discorde européenne se traduirait par la fin de la zone euro, les marchés paniqueraient encore plus, la confiance s’écroulerait, la demande serait fortement réduite et le monde entier entrerait en récession, explique Leo Abruzzese.
« Un scénario de ruptures, plus probable à chaque semaine qui passe », croit Martin Coiteux. Certains des éléments de ce scénario catastrophe sont déjà observables : les pays ne sont plus capables de se coordonner et de faire des compromis et chaque gouvernement tente de sauver sa peau en accusant les voisins d’être responsable du gâchis. C’est le retour du chacun pour soi alors que les opinions publiques se radicalisent et qu’on assiste à la montée du nationalisme et du protectionnisme.
Pendant ce temps, les dettes publiques exploseraient et les gouvernements, ruinés, seraient impuissants. Les marchés émergents seraient touchés et le prix des matières premières reculerait, ce qui aurait un grand impact sur le Canada.
Toujours selon l’économiste de HEC-Montréal, une telle récession serait plus violente qu’en 2008-2009 et l’économie resterait anémique pendant plusieurs années. « Ce serait la fin d’une époque », conclut Martin Coiteux.
« Le problème, dit-il, c’est que personne n’est préparé ici à une telle situation et que nos débats locaux ne tiennent pas ou peu comptent des enjeux internationaux. ».
60-40. Pensons-y, le scénario du pire est beaucoup plus probable que de voir les Canadiens gagner la Coupe Stanley.
Mais pas besoin de me demander ce qui préoccupe vraiment les Québécois aujourd’hui…